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TRANSSIBERIEN : UN VOYAGE INOUBLIABLE EN TRAIN

 

Il pleut ?

J'ouvre un oeil. Le bruit de l'eau ruisselante m'inquiète : on est en plein été, j'espérais un peu de soleil pour l'excursion à la Grande Muraille. Il faut dire que pour moi, cette virée a un vrai intérêt. Quiconque n'a jamais joué à Civilization ne peut pas comprendre l'intérêt fondamental qu'on peut porter à la Grande Muraille.

Bon, assez de blagues, il ne pleut pas. C'est Seb qui prend sa douche. J'en profite pour me ruer au restaurant de l'hôtel pour y manger quelque chose avant de partir. Hop hop hop, on se dépêche. L'autoroute nous éloigne de quelques dizaines de kilomètres pour arriver à Badaling, l'un des endroits les plus touristiques pour visiter la Grande Muraille.

le drapeau Chinois flotte sur la Grande MurailleA cet endroit là, elle est restaurée. Une double rangée ininterrompue de boutiques de souvenirs s'étale sur plusieurs centaines de mètres, le long de la route qui mène à l'entrée.

 

Une muraille, ça a une entrée ?

Eh oui, le capitalisme a apporté avec lui la notion d'entrée de la Grande Muraille. Ne me demandez pas le prix, je ne sais pas, sauf que c'était assez votre humble serviteur en photo sur la Grande Muraille de Chinemotivant pour éviter de sortir et de rentrer. Le drapeau Chinois est là, il flotte fièrement au milieu d'une cour carrée... de boutiques à touristes. Là, un militaire avance fièrement et machouille un crachat pendant plus de dix mètres avant de le laisser tomber avec un "floutch" sonore et glaireux. C'est comme ça la Chine : on crache, qu'on soit pauvre ou puissant. On passe le portique, énergiques et complètement surexcités --moi au moins je l'étais, j'avoue ne pas avoir pris la tension des autres à ce moment-précis-- et on passe donc sous une sorte de portique en bois qui me rappelle l'entrée d'Eurodisney. Tourniquets métalliques et vigiles qui surveillent les resquilleurs.

On y est. Un premier escalier, et là, un choix cornélien : à droite avec la meute hypermajoritaire ou à gauche mais alors ça monte sévèrement ? Si vous êtes arrivés jusqu'ici dans votre lecture, vous savez déjà que j'ai pris à gauche.

le sommet n'est plus très loin : la muraille monte encoreLa difficulté ne me fait pas peur, et je choisis bien souvent les choses à contre-courant. Hop, on monte. Escaliers et pentes douces --encore que chacun doit avoir sa notion de la pente douce et que sous la pluie je n'aimerais pas avoir à descendre-- et voilà déjà une première tour de guet qui n'a vraiment rien de charmant, on continue. Objectif le haut de la colline, pas si loin que ça on dirait.

Et ça monte. D'un côté, des créneaux, de l'autre un mur lisse. Les ennemis ne venaient que d'un côté.

 

La pose Tuning-Project

L'un de mes très bons amis a une passion pour le Tuning auto. Alors, avec Seb, on a apporté notre T-shirt de son site Internet et on s'est pris la pose : le Tuning sur la Muraille de Chine !

ça monte !Et on repart, le sommêt n'est plus loin mais on continue à voir ici et là quelques grappes de petits vendeurs, la plupart proposant soit de vagues gravures de la Grande Muraille, soit des "diplômes" ou "certificats" --parfaitement authentiques si si c'est écrit dessus-- qui proclament "j'ai gravi la Grande Muraille", en Anglais dans le texte s'il vous plaît oui merci ça fera 50 Yuans. Gloups, je n'achète pas, désolé mais là faut pas abuser.

On continue la montée. En face, c'est véritablement l'autoroute piétonne. Je ne sais même pas si les gens arrivent à y prendre une photo tranquillement. Mais de notre côté, ça monte. Les filles abandonnent, mais Seb et moi on continue. On ira jusqu'en haut, je vous dis !

Oh la vache, que c'est long. Il faut dire que je ne suis pas un sportif-né, si vous voyez ce que je veux dire. Et il fait chaud et surtout humide. Etrangement, ça donne soif ! Ne cherchez pas de l'ombre, il n'y en a pas et pour cause : les arbres sont au pied de la Muraille, et nous on est dessus, c'est-à-dire bien une dizaine de mètres plus haut. La muraille n'est pas très large : à qui voudrait y faire un tour en auto, je conseille une Smart modèle 4x4 équipée de pneus ventouses et avec des amortisseurs surpuissants. Parce que quand c'est des escaliers, c'est que ça monte vraiment sec, et pour compliquer la chose les marches ne sont pas régulières.

Mais tout est fait en belles pierres, la rénovation a été faite avec effort. Et ça monte.ça descend !

Tout à coup, je lève les yeux : non, ce n'est pas un Chinois qui me parle et qui débite une sorte de texte qui semble --au ton employé-- se vouloir plutôt aguicheur, c'est un simple haut-parleur qui m'indique un petit escalier qui descend dans le ventre même de la Muraille pour aller sur une petite terrasse en-dessous. C'est la même chose que pour le haut de la Colline du Charbon à Pékin : faites vous prendre en photo avec des *vrais* Chinois en Chinoises en costumes traditionnels pour la modique somme de... Et hop, je suis arrivé en haut.

 

Le vendeur de bibelots

Le haut de la colline est marqué par une tour massive dans laquelle on entre avec un plaisir non dissimulé : ombre et vue de la Grande Muraille de Chine : impressionnantfraîcheur, et surtout un sol plat. La vue est impressionnante : tout autour, des montagnes arrondies et un long ruban brun : la Muraille. Bien loin, en contrebas, je vois l'autoroute. La sécurité routière est d'ailleurs un problème en Chine, et en revenant on a vu un bel exemple : un camion avec un essieu brisé pour cause de surcharge --ils sont absolument tous surchargés-- en pleine voie. Sans parler des normes de pollution...

Mais revenons à la Tour et bien entendu, la Muraille continue vers la colline suivante : ça redescend et ça remonte, etc etc. Je n'ai pas le courage d'aller là-bas, mais je m'offrirais bien une petite boisson. Un coup d'oeil complice à Seb, on négocie le prix auprès d'un petit vendeur de bibelots qui a aussi sa glacière électrique. Pas de doute, le commerce est diablement bien organisé. Prix de la consommation en haut de la Grande Muraille : en dehors des zones touristiques, la muraille n'est pas entretenue6 Yuans. Indécent comme c'est cher, non ?

Avec mon grales étals des vendeurs de bibelots sont remplis de toutes sortes de choses inutilesnd zoom, je prend une photo de la muraille un peu plus loin, là où elle n'a pas été restaurée pour les touristes : des pans entiers s'écroulent, la végétation reprend ses droits. Ceci dit, je trouve cette vue très belle.

Avant de repartir, je prend un instant la place du vendeur de bibelots pour la photo : les Chinois présents rigolent de me voir, moi qui peste tant contre les touristes, faire le mariole derrière l'étal.

Allez, on repart. On redescend, en vitesse, histoire d'avoir le temps d'aller faire un tour en face et avoir le soleil en face pour des photos ratées. Niark niark niark.

 

Le petit couple

C'est fou comme c'est plus court à la descente qu'à la montée, même sans se presser. On arrive donc en bas, et on avance un peu en face. C'est alors que Seb n'aperçoit pas au loin les deux charmantes asiatiques que j'approche pour les prier de se faire prendre en photo avec lui. Seb et deux françaises typées asiatiquesArf, ce sont des françaises en vacances. Tant pis, on fait quand même la photo. Ah ce Seb, quel tombeur !

Et maintenant, je vaisun couple de Chinois sur la muraille, à l'abri du soleil par un parapluie vous parler du petit couple qui orne ce site depuis le début. Vous savez, les deux Chinois en haut à droite, sous le parapluie. Non, ce ne sont pas des amis ou des gens que je connais. Ce sont deux Chinois, qui ont accepté d'être pris en photo. Ils étaient assis sur une des marches de la Grande Muraille, et regardaient ensemble le paysage, se reposant dans la montée. Dans un sens, ce site leur est un peu dédié : tant de choses à dire ! En tout cas, moi ils m'ont marqué. Pour ceux qui ont un doute : non, ils n'ont pas "pris la pose", l'attitude et les regards, tout est naturel. Regardez cette photo avec attention, prenez une tour de garde de la Grande Muraille de Chinevotre temps. Vous verrez peut-être qu'il s'en dégage quelque chose. Je n'ai pas réussi à expliquer ce que c'est, à mettre des mots dessus, mais c'est étrange et agréable à la fois.

 

Et on repart vers la sortie. Encore une tour de garde sans intérêt, avec ses nuées de touristes. La sortie, et on repart pour Pékin : le soir commence déjà à arriver. Seul regret : j'aurais bien aimé rester plus longtemps sur ce lieu. Bien que ce soit un nid à vacanciers, la Muraille est vraiment imposante. De la voir comme ça, étalée, si longue et si grande, on comprend le travail qu'elle a représenté. Titanesque, incroyable.

 

Ce soir, on va au Canard Laqué --bilan : comme à chaque fois, un resto plein de chanteurs et une réputation nationale saccagée-- et demain ce sera le Temple de Confucius.

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