Un voyage aux Philippines

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Taytay, ville oubliée

Hunting downtown for a room

On avise un troupeau de tricycles, mais leurs chauffeurs jouent à "on ne comprend rien". Finalement, un autre qui devait avoir envie de travailler nous embarque. D'après lui il n'y a pas le choix, il n'y a qu'un seul hébergement possible : le Casa Rosa. C'est un véritable hôtel (enfin presque), situé sur la hauteur et qui domine toute la ville. On y grimpe, et là Welcome to Taytay, Philippinescommencent les négociations. Quoi, vous n'aviez toujours pas compris ? Bien sûr que non, nous n'avons aucune réservation, rien n'est prévu.

La peur au ventre, terrorisés à l'idée de ne pas trouver de chambre et de devoir dormir dans la rue, paniqués, affolés, nous ne prenons aucun risque quand la tenancière nous annonce fièrement ses tarifs... Prohibitifs, même pour un occidental.ruelle de Taytay

Bravant la folie qui nous guette et le risque d'être égorgés à chaque coin de rue de cette bourgade qui n'a rien à envier aux quartiers chauds de Bogota un soir d'orage, je me lance à corps perdu dans une négociation digne des meilleurs souks. Il faut dire que je tremble à l'idée de ne pas avoir de chambre.

Bon OK, c'est du gateau. La demoiselle transige très vite pour nous proposer deux chambres, à 350 chacune. C'est très raisonnable, la qualité du lieu étant remarquable. Et nevous inquétez pas, Taytay n'a rien du descriptif que je viens d'en faire : c'est au contraire une petite ville très simple, particulièrement calme et où toutes les personnes rencontrées ont été adorables. J'ai également ici aussi réalisé un mini-plan.Casa Rosa

Taytay peut également s'enorgueillir d'un abominable chef d'oeuvre : un "big sign" qui affiche fièrement le nom de la ville. D'après l'expérience d'Arnaud en Asie du Sud-Est, ça n'est pas un gage de grande réussite en général. Ici, ça sera juste un truc kitsch de plus.

Le Casa Rosa est constitué de bâtiments... ocres ! Non, pas rose. Ne cherchez pas, on n'est plus à une contradiction près ! Discussion sympa avec la responsable du lieu.

Depuis la terrasse de l'hôtel, on a une vue magnifique sur la ville et sur la mer. On surplombe le port, et une petite forteresse que même le guide touristique mentionne. On va y aller !

 

LA Gargotte

On descend donc du Casa Rosa pour aller se balader un peu à pied. On avise un marché, un ou deux petits vendeurs de "trucs qui semblent se manger" (je tente une patate douce caramélisée pour 1), le vent se lève un peu pendant qu'on visite du fort de Taytay (Olivier)fait le tour du port. Il souffle carrément quand on arrive au fort. Ledit fort est devenu maintenant un agréable petit parc bien entretenu, il y a encore de vieux canons, des bancs, des lampes. La chapelle est bien conservée, à l'exception du toit qui a étéremplacé par une structure de fortune qui fait un rafut abominable à cause du venvisite du fort de Taytay (Arnaud)t. J'imagine à peine ce que ça doit donner par gros temps. Il reste plusieurs canons au fort, datant pour la plupart de l'époque coloniale espagnole.

On croise un touriste motard, on échange quelques mots. Selon le guide touristique, il y a un autre hôtel, mais le motard nous le déconseille. Lui préfère reprendre la route dès l'heure suivante.

Arnaud avise un cybercafé, qui pour l'instant est fermé. Personne à l'horizon pour se renseigner sur les horaires, on verra plus tard. On continue notre Canon au Fort de Taytayexploration et on finit à un boui-boui. Non pas qu'on ait vraiment faim, mais on s'attable quand même. On entend bien une sorchien et buste de bruit étrange derrière le mur, mais pour l'instant on ne s'inquiète pas.

Arrive la "maman" qui tient l'établissement. Faisant environ10m², aux murs faits de natte végétale, sol de ciment brut, et avec en tout et pour tout deux tables "et demi", la gargotte est simple. Le contenu des popottes est présenté bien en vue aux gourmands. On choisit en montrantce qu'on veut, et on prend des boissons. Je ne sais pas si je vous ai déjà raconté ça, ici il existe une boissons digne des têtes couronnées : le Royal. C'est en fait le nom local du fanta orange !

Un groupe d'adolescents s'installe à l'autre table. Armés chacun d'un téléphone portable (dont on se demande comment il peuvent fonctionner, à cette heure-là il n'y a pas encore de courrant électrique donc les antennes-relais sont très certainement OFF également, mais qui sait...) ils discutent et prennent une petite soupe. L'après-midi avance bien.

Gargotte à Taytay Arnaud en gargottefort Taytay street view

(Le lecteur passionné aura remarqué la présence sur la photo ci-dessus du sac à dos "plaqué mouton". Eh oui, le même qu'à Vladivostok !)

Cette pause est l'occasion de profiter de l'ambiance. Au bord de la route on voit passer successivement un chien tout décharné, des tricycles, des enfants revenant de l'école. Les plus jeunes reviennent également tous seuls chez eux, parfois Kids playaccompagnés et tenus par la main par leur "grande soeur" (laquelle aura dans les 6 ou 7 ans grand maximum). Tout semble paisible et serein. Aucune agressivité, personne n'est violent. Nous sommes certainement bien "cachés" dans notre gargotte, mais ceux et celles qui nous voient nous observent discrètement. Visiblement, les petits blancs ne courrent pas les rues ici. D'ailleurs, nous ne croiserons quasiment aucun occidental à Taytay.

Compteurs électriquesDes enfants jouent sur l'échaffaudage voisin. En face, un poteau électrique maintient tant bien que mal une grappe de compteurs et un spaghetti de fils sous tension. Là, un bus passe devant un chien qui dort à même le bas-côté. Chacun vaque à sa vie, et c'est passionnant à regarder. Vous l'avez compris, c'est ça que je recherche : cette immersion réelle au coeur de la vie locale. Aujourd'hui, je suis servi !

Au bout d'une bonne heure à trainer dans ce boui-boui, Arnaud envisage d'aller soulager sa vessie. Les bruits étranges derrière la gargotte n'ont pas cessé, et c'est pourtant par là qu'il faut qu'il se rende... Il y va, et là, devinez quoi : c'est le drame !! (promis, un jour je vous raconterai aussi un autre drame : devoir chanter Night Calls de Joe Cocker sans le texte...)

 

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