Un voyage aux Philippines

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A la recherche du lodge perdu...

Car à peine je reprends ma respiration, un gars s'approche et explique que "il's all fully booked, there is only one lodge available". Gasp, ce triste sire serait-il en train de se foutre royalement de notre gueule ? Bah, allons voir, de toute façons on ne connait pas encore les tarifs des lodges, et il nous faudrait bien un petit bungalow pour dormir ce soir (et demain soir, accessoirement, car on a prévu de rester là sur une base de 2 nuits).

On suit donc Danny, puisque c'est ainsi que notre placier s'appelle. Il nous amène à un lodge, mais visiblement il est complet. On continue donc de marcher, on passe devant un hôtel luxueux (il nous annonce la nuit à 4000, avant de se faire quasiment rire au nez). On continue. Nous arrivons enfin à un ensemble de petits bungalows surélevés, appelé "Mary's Cottages". Une palissade entoure le tout. Cet endroit est un peu à l'écart, bien après les autres offres touristiques. Nous espérons donc un prix raisonnable.

FricheEt là, après nous avoir fait visiter un cottage, on nous annonce 1000. Déjà, c'est avec un grand lit double, donc pas question. On demande donc deux lits séparés. On nous montre alors un autre truc, à 1500. Bof bof... On demande donc à Danny de nous trouver moins cher. Il hésite, puis reprend le sentier. On traverse une zone en friche, puis on arrive dans un nouvel endroit avec des cottages. Le lieu semble abandonné, un "reste" de bâtiment en béton à moitié détruit et oublié est là au milieu des herbes folles. La propriétaire des lieux, qui n'a visiblement pas plus de 25 ans, arrive et nous présente un cottage. Etonnament, celui-ci est bien entretenu, il y a deux lits et des moustiquaires. De 800 la nuit je négocie à 600, et on se met d'accord.

A ce moment là, Arnaud subit la première attaque directe d'un moustique. Vif et discret, cet dernier l'impacte avec violence en plein bras. Alors qu'il réagit hélas trop tard, la propriétaire nous regarde d'un air navré et explique qu'on est juste à côté de la mangrove... Il y avait bien un truc ! Bah c'est pas grave, on a apporté des produits anti-bzzzz on va les tester ! Surles photos que vous voyez ci-contre, vous allez découvrir à quoi sert le bidon qu'on a trouvé dans les toilettes : à tirer la chasse ! Eh oui, ici, pas d'eau courante pour les WC, juste un filet pour la douche, mais alors vraiment un filet, hein. Pour l'électricité, vous passerez entre 18h et 23h (et encore, pas assez de jus pour recharger le téléphone ou l'appareil photo, ça éclaire déjà à peine malgré le joyeux ronflement d'un groupe électrogène poussif, mais n'allons pas trop vite, on y reviendra). La petite casserole en plastique, elle est là aussi ! Je comprends alors qu'elle sert à se doucher, tout simplement ! Eh oui !!

Quelques illustrations : par ordre d'apparition à l'écran, votre humble serviteur en pleine action, l'extérieur de notre cottage, l'intérieur du cottage, la route chemin piste menant à notre cottage.

bidon d'eau pour les WC à Sabangextérieur du cottage

intérieur du cottageterrain vague à Sabang

 

C'est alors que Danny entreprend de nous vendre les billets pour aller à Port Barton. Pas bête, il sait qu'i y a peu de places à bord du bateau, que c'est le seul moyen d'aller à Port Barton (ou alors un sacré détour par la route). Le tarif est de 1200 par personne, il faut régler tout de suite pour avoir la certitude d'avoir une place. Il sort son carnet à souches.

A ce moment là, je vois notre propriétaire qui me fait clairement signe que non, il ne faut pas acheter (elle est dans son dos, à une dizaine de mètres, il ne la voit pas). J'explique alors à Danny que c'est trop tôt, qu'on verra demain, qu'on sait qu'il est Danny et qu'on verra demain. Oui demain. Mais barre toi Danny !

En route pour la Rivière Souterraine

Il est maintenant parti, on s'est installés dans le cottage. En fait, à part le cottage, le reste des lieux est visiblement une grande friche en cours de réhabilitation, à la vitesse philippine. La proprio revient, je lui dis que je l'ai vue et que je n'ai pas pris les billets de Danny. Elle me dit que le vrai prix c'est 900 et qu'elle nous les réservera, et qu'on n'aura plus qu'à payer plus tard auprès de son cousin/frère/ami qui s'en occupe. Soit, on fait une belle économie, dont acte ! Je lui dis donc OK. L'avenir prouvera qu'on a rudement bien fait d'accepter cette proposition, le tarif de 1200 étant quasiment généralisé sur Sabang.

publicité Sabang sandwichesUn petit mot au sujet de Sabang. J'avais probablement (encore) trop fait confiance aux descriptions de l'honni planète, car en réalité Sabang n'existe pas en tant que ville ou village. Sabang, administrativement parlant, fait partie de Puerto Princesa. Physiquement parlant, c'est un ensemble de cottages, lodges et hôtels pour touristes. Il y a quelques maisons pour les locaux le long de la route qui part à Puerto, mais à peine sur 200m. Aucune autre rue, donc en fait seulement ceux qui vivent du tourisme habitent là. Sabang n'est en fait qu'un nid à touristes, un piège à gogos et le racket y est magnifiquement bien organisé. Parfois c'est fait avec tact (exemple ci contre avec une pub distribuée pour des sandwiches), des fois c'est beaucoup plus vicelard. Mais voyez par vous-mêmes...

Exemple : nous avons prévu, comme tout touriste qui se respecte, d'aller à la rivière souterraine. Cette fameuse rivière souterraine est mise en avant sur tous les guides, toutes les brochures. Tout le monde en parle. Elle est énorme, la plus grande du monde. Waouh, allons-y !

Renseignement pris suplace principale Sabangr place, pour y aller, il y a deux solutions :

Dans tous les cas, un "permit" de 200 par touriste est obligatoire pour accéder à ce secteur, et comprend la visite de la rivière souterraine en bateau avec un guide. On va donc payer notre permis (c'est dans un bâtiment en dur, sur le port, vers le terrain de basket, marqué "tourist information"). Sur la photo ci Sabang joueurs de basketcontre, vous voyez le chien crevé qui dort, ensuite le parking, puis au fond derrière le bus le bâtiment des touristes. Puis il faut aller réserver le bateau sur le quai, à côté du terrain de basket là aussi. Ensuite, il faut attendre le bateau et le prendre. Penser à contourner les joueurs de basket à se placer sous la petite tente 3x3 au nom du maire/député/sénateur/mafieux qui a fait don de cette dernière. Le bateau donc, car oui, vous avez bien compris que la description du trajet à pied nous a refroidis. Héhé, c'était fait pour, vous verrez dans le récit de demain qu'on s'est (encore) fait arnaquer.

Histoire d'oublier, on boit un coup dans une gargotte (de l'autre côté du parking). Tiens, depuis Puerto, le Coca a doublé de prix...

à bord du bangka pour aller à la rivère souterraineComme on s'y prend tard, bizarrement on est seuls dans notre bateau, c'est le dernier de la journée. Mais qu'à cela ne tienne, on prend le bateau (on a donc 3 membres d'équipage pour nous deux). Le moteur émet un bruit abominablement fort. On se croirait dans une caricature de machinerie infernale. Imaginez le son d'un diesel qui "cogne", mélangé à la douce mélodie d'une enclume frappée à toute force par Bateaux dans le port de Sabangune barre de fer. Vous avez un petit début d'idée de ce qu'on a subi. Et pourtant, les 3 gaillards semblent sereins. Le bateau est un bangka à moteur, petit modèle (le bateau, le moteur aussi d'ailleurs). On appelle parfois ces bateaux des pumpboat, parce que le moteur est un moteur de pompe. Voilà, c'était la séquence techniques maritimes, merci à Jean-Michel pour cette info. A la montée à bord du bateau on nous demande le permit. Le temps que je le trouve, ils s'en foutent et ne le vérifient pas. Je pense qu'une habile photocopie couleur aurait parfaitement fait l'affaire. Pareil pour le paiement du bateau d'ailleurs ! Pour nos amis faussaires, vous pouvez visualiser ci dessous le scan de mon permit et de mon reçu pour le bateau, (le permit est imprimé en format Letter US)... Mais je décline toute responsabilité si vous êtes assez tordu pour vraiment le faire ! D'ailleurs, je ne vous fournis pas le verso...

reçu bateau permit underground river

On s'éloigne un peu mais surtout on longe la plage, puis une deuxième (séparée par un petit rien, d'ailleurs notre cottage donne sur cette seconde plage plus tranquille), on longe ensuite une première crique, puis une deuxième et on se rapproche de la plage. Mais tout à coup, alors qu'on s'attend à débarquer d'ici quelques minutes à peine, c'est le drame !

Lire la suite : le drame !


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