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TRANSSIBERIEN : UN VOYAGE INOUBLIABLE EN TRAIN

 

la muraille de Chine vue de loin, au lever du jourNon c'est pas vrai ?!

Je me réveille. Le train roule toujours, même si j'ai l'impression qu'on fait moins d'arrêts qu'avant. Le soleil est déjà levé mais le paysage est enrobé d'une sorte de voile blanc-gris, un peu comme si l'atmosphère était saturée de vapeur d'eau. Du coup, tout ce qui est au loin semble grisâtre.

la muraille de Chine comme on n'en a pas l'habitudePourtant, alors que je regarde le paysage avec le flegme du voyageur endurci par de longues heures de train --dit comme ça on croirait à un exploit-- je me surprends à suivre du regard une ligne diffuse et incertaine à la limite des collines. Non, je rêve : c'est déjà LA muraille ? Pourtant, on n'arrive pas à Pékin avant plusieurs heures !

Je vérifie sur le guide, et après enquête auprès des compartiments voisins, il semblerait que ce soit bien elle. Il faut bien les placer quelque part les 6 000km de muraille, vous me direz. Là où on est, elle ressemble plus à un rempart en terre battue qu'à l'image qu'on a en tête --merci la pub pour les téléphones portables-- mais ça épate quand même. Sous mes yeux, ce sont des dizaines de kilomètres de cette fameuse Merveille du Monde*.

un petit entrepôt avec des drapeaux chinoisEt je passe les minutes qui suivent à regarder. Pour la petite histoire, il y a une légende urbaine qui prétend que c'est la seule construction humaine visible de la Lune. Franchement, je me permets un doute : bien qu'étant tout à fait remarquable, je ne pense pas que ce mur soit visible de si loin. Pour début de preuve, bien que sachant exactement où elle passe, on a un mal fou à la repérer sur une photo satellite (ou via Google Earth pour les technophiles).

Ici, un petit entrepôt ou une petite usine en bord de voie, avec des drapeaux chinois. Là, un paysage de collines. Et de l'autre côté du train, la muraille, encore. En tout cas, le paysage est nettement plus vert qu'hier, on sent que le désert est loin maintenant. Ici, l'eau semble être un élément beaucoup plus commun.

(*) Mention spéciale à Sid Meier pour avoir promu cette construction au titre de Merveille du Monde. Je confirme : ça le mérite. CQP.

 

Assaut en pleine jungle

Le train continue sa route et nous nous enfonçons dans une zone plus montagneuse. Des tunnels, une progression plus la muraille de Chine n'est pas entretenue partout mais garde son aspect majestueuxlente, des virages. Soudain, après un autre tunnel, et alors que nous sommes au wagon-restaurant, le convoi s'arrête. On dirait une petite gare en pleine montagne, perdue dans la végétation qui fait office de jungle en comparaison de ce qui nous a été donné de voir ces derniers jours. Une meute de gens surgit alors sur le quai.

Je comprends après un instant que ce sont des voyageurs, comme nous. Ils se ruent, appareil photo en main, vers l'arrière du convoi. L'assaut de cettevue en contre plongée de la muraille de Chine marée humaine semble se diriger vers un petit square, et je me joins au mouvement après avoir compris la raison de cette quasi-hystérie : la Muraille.

Mais cette fois, ce ne sont plus de fines formes au loin, mais bien un beau gros mur de pierres de taille, massif et imposant, qui se dresse à quelques mètres à peine. Avec cette position écrasée du fond de la micro-vallée où nous sommes, on a une vue en contre plongée qui augmente d'autant plus la perspective vertigineuse de cette vue. Et en effet, ça méritait bien une précipitation : le train n'attend pas, et déjà j'entends la sonnerie de cloche qui doit probablement annoncer le départ. Encore deux vue de la muraille de Chine avec un sapin au premier planou trois photos, et je retourne dans mon wagon.

Vous connaissez ce sentiment agréable du travail réussi ? Et bien après un tel coup de chance : monument + lieu idéal + photo + lumière + train pas raté = grande joie. Là, à la limite, j'aurais accepté de rentrer, j'avais eu ma dose de secteur restauré de la Muraille de Chinebelles images dans la tête : on en prend plein les yeux ! Mais vous me connaissez, je n'aime pas laisser les choses sans les finir. Alors, je me suis résigné à continuer le voyage.

Quoi, j'exagère ? Ah oui, tiens.

Bon, donc on est reparti... Mais encore une fois, en Chine ça semble être une habitude : en marche arrière, longeant la muraille pendant plusieurs kilomètres. Un peu plus tard, on arrive au niveau d'une section visiblement restaurée, bourrée de touristes. C'est très joli, ceci dit --la muraille à cet endroit, pas les touristes-- et j'en profite pour faire quelques photos.

le quai de la gare de PekinMoins de deux heures plus tard, on entre en gare de Pékin, la capitale de la Chine, un bâtiment moderne et propre. Notre guide local, un homme, nous attend. Descendant du train, je constate que nous sommes à l'heure --14h31. Dans la gare, tout est écrit en Chinois --oui je sais c'est logique-- et en Anglais --prenez des notes, amis Français et cherchez la même chose chez nous en ricanant de dépit-- ce qui est bien pratique quand on est touriste.

Après quelques instants, on se dirige vers la sortie de la gare, chacun encadrant plus ou moins discrètement les porteurs qui poussent nos bagages. La découverte de Pékin commence !

Allez, une dernière pour le plaisir.

la muraille de Chine et ses petites tours de guet

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