Un voyage aux Philippines

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...je n'ai même pas le temps de finir d'avancer vers le comptoir que la miss me dit : "I'm sorry we're fully booked*".

So Lonely...

Gasp. Toto avait vu juste ! Tant pis, on a un 2e lieu sur le Lonely Planet, on y va ! Et on donne donc cette nouvelle adresse à Toto, qui nous y conduit sans sourciller. La nuit est noire. Le phare est éteint car ça monte un peu (oui enfin je sais, faudrait un niveau laser pour le savoir, mais Toto il est du coin, et faut pas faire chier Toto quand il conduit la nuit sans phare au milieu de la circulation). Bin quoi, vous n'espériez pas que tout le monde irait dormir à 18h, si ?

Bon je vous la fais courte : le 2e hébergement est également complet. On va donc aller chez le pote à Toto. Là, on a une chambre, on est crevés, saleté de décalage horaire. Je crois que je n'ai même pas négocié le prix, c'est dire ! On laissera même un petit pourboire à Toto pour la peine d'avoir subi nos caprices de touristes biberonnés au Lonely Planet, et on prend la décision irrévocable et définitive de se démerder grâce aux tricycles pour trouver des hébergements, et à ne plus utiliser le Lonely pour ça. Excellente décision, comme le confirmera la suite du voyage.

Une fois nos bagages posés, on redescend pour aller faire un tour découverte de Puerto by night à pied.

Mais c'était sans compter sur Toto, qui insiste lourdement pour nous expliquer que le taulier loue des motos. OK Toto, on a compris, et il a bien vu que tu nous l'avais dit, c'est bon. Mais il a déjà du tirer un peu sur la bibine, le Toto. Pas grave, on décanille, et on file en ville à pied. On fait un tour tranquille, j'aime bien cette ambiance de douce pagaille, mais sans la moindre agressivité. Bien sûr il y a des tût-tût et des pouêt-pouêt, mais personne ne crie, personne n'insulte personne. C'est très agréable.

Dîner immersif

On finit par se trouver une belle et tendre gargotte bien insalubre et bien "locale". Je voulais de l'immersion,visiblement Arnaud aussi. On est donc là, tous les deux, à grignotter un plat local fait par une mama locale, sur une table qui n'a pas du voir un touriste depuis 20 ans, dans une petite salle abritée par un toit en feuilles de palmier/cocotier/truc à tronc haut et fin et à longue feuilles pointues. Sur la table à côté il y a deux gars. Royal drink (boisson)Tout le monde regarde avec le regard joyeux d'un veau mort une télé mal réglée qui diffuse une sorte d'émission prédigérée où des gens applaudissent des artistes ou des célébrités. Enfin, on dirait un truc de ce genre.

Coût total du dîner-spectacle : 90 (soit moins de 2€, boissons incluses, eh oui ne cachons rien, on a bu un coca chacun, ah bin oui mon bon monsieur c'est le prix à deux que je vous ai indiqué). Faut dire qu'à l'époque, on demandait encore du coca, on n'avait pas encore découvert le Saint des Saints (qui a dit Sein des Seins) : j'ai nommé le Royal ! Qui n'est en fait que du Fanta renommé. Je suppose que Fanta, en filipino, doit vouloir dire un truc crade ou ridicule.

Retour à pied à l'hôtel, dodo. Demain, on sera des riders !

 

Jour 3 : Puerto Princesa

Nous nous levons à l'aube, et encore un peu fatigués pourtant. Vérification faite, Arnaud m'indique qu'il est environ 14h30. Oups ! Bon, comme prévu on va louer des motos (enfin, des petites motos, hein, faut pas déconner) à l'hôtelier la personne qu'on trouve en bas de l'escalier. Après quelques échanges de pesos et le squat du passeport d'Arnaud (voyez comme j'ai finement prévu le coup du drame dont on parlera tout à l'heure, et que c'est lui qui laisse son passeport), on nous remet donc les deux motos brellons. Le mien n'a plus de frein, à part un frein à pied à l'efficacité douteuse. On m'explique rapidement le système des vitesses (bin oui quoi j'ai jamais conduit une moto avant aujourd'hui, moi !) on me donne mon casque, et c'est parti. Notre première destination est donc l'aéroport, car Toto nous a expliqué que c'est le seul endroit où on peut trouver une carte du coin sans se ruiner. On y va. Petite satisfaction personnelle : j'ai un bon sens de l'orientation, donc pas de problème pour trouver l'aéroport. Une fois là-bas, je me fais en effet refiler une "Map of Palawan". Bon, en fait, c'est surtout une map simplifiée de Puerto, et des alentours touristiques. Un coup d'oeil, et c'est rangé, on ne s'en servira pour ainsi dire plus.

L'autoroute des vacances... ou comment se retrouver en prison !

sortie de Puerto Princesa, PalawanNous prenons la "National Highway" en direction du Sud. Donc du Nord, bin oui, le Sud faut passer par le Nord pour y aller, à cause de la baie qu'on contourne ensuite.

En fait de Highway, ce qu'on appelle highway à Palawan, c'est une route bétonnée. Sur la portion qu'on va prendre aujourd'hui, il y a même deux voies, le luxe ! On roule donc à fond entre les tricycles bondés, les jeepneys pleins à craquer, les bus surchargés, les camions fumants et quelques voitures (si si, il y a des tarés qui en ont !) ; on fait le plein pour moins de 4€. C'est ce jour-là qu'Arnaud s'est fait refiler sa pièce de 25 sentimos, impossible de l'utiliser ensuite (en même temps, ça vaut environ 0,004€) !

Il est assez facile pourtant de circuler là dedans, et c'est avec plaisir que je découvre l'ivresse de la route en moto. Bon allez, assez rigolé, je vous montre l'engin. Ouais, je sais, c'est à peine une mobylette, mais bon, c'est ce qui se faisait de mieux ! Et ne me demandez pas à quelle vitesse ça monte, le compteur est débranché de toute façon.

Olivier en moto Arnaud en moto

En route pour Mangingisda (c'est là qu'on va, même si à ce moment-là on ne le sait pas encore) ! Je m'arrête sur un chouette pont en béton tout neuf (au verso, mais la photo n'a pas été prise, un vieux pont tout pourri). A gauche de la route, c'est la jungle. A droite aussi...

Pont et JeepneyJungle à Palawan

La route est principalement confectionnée en un assemblage de plaques de béton. Parfois, des sections sont recouvertes d'un enrobé douteux. Parfois, il n'y a rien, ni enrobé ni béton, on roule donc à même la terre battue et les graviers. Après une bonne quinzaine de minutes, on arrive à une étrange grille de bienvenue et à un panneau explicatif : nous sommes arrivés en prison. Ne doutant de rien, je sors mon appareil photo, clic-clic, et là, c'est le drame !

Iwahig PrisonWelcome Iwahig Prison, Palawan

Lire la suite : le drame !


Au cours de ce récit, vous verrez des bouts de trucs en anglais. Et alors ? Aux Philippines, même les mômes de 5 ans que j'ai croisé parlaient anglais, alors forcez-vous, non mais !


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