TRANSSIBERIEN : UN VOYAGE INOUBLIABLE EN TRAIN

Debout !!

On tambourine à la porte. J'ouvre un oeil... On dirait que c'est le matin : il fait jour ! Je me souviens bien qu'on a bu quelques vodkas avec Seb et Alex, mais je ne pensais pas qu'on s'était couchés aussi tard ! Car la voix qui crie "debout !" derrière la porte, c'est celle d'Alexandra. Gasp.

Il est temps de se lever. On se reposera dans le train, et d'ici-là il faut profiter de la journée. Mon esprit embué essuie vaguement un regard --je me prends à cauchemarder : j'ai bien vu une potiche*, là ? L'alcool, sans doute...

(*)comprenne qui pourra...

Obélisque et champagne

Pour se rendre à l'obélisque qui marque la limite entre l'Europe et l'Asie, il faut quelques minutes de car. On roule donc, à fond comme souvent en Russie, et on emprunte un petit bout d'autoroute. Tiens, il y a des autoroutes en Oural ? Eh bien oui ! On y fait même demi-tour, parfois... Non, je n'invente rien, c'est du vécu ! Bon, il faut dire aussi que la circulation n'est pas tellement dense...

En tout cas, heureusement que le trajet n'est pas trop long, parce qu'on a goûté quelques vodkas cette nuit (vous vous souvenez, je vous ai parlé du magasin ouvert 24h/24... très bien achalandé, dirons-nous) et donc forcément je n'ai pas l'estomac motivé pour un voyage en car Russe. Sans parler qu'aujourd'hui, le temps est couvert. Et nous revoilà au coeur d'une forêt de mélèzes (c'est original, tiens...) quand soudain je constate que nous sommes arrivés. Je ne sais pas si le monument est nouveau, mais l'absence totale de toute installation touristique est étonnante : nous sommes seuls.

Heureusement, on nous a prévu pour ce matin une petite dégustation de champagne local --un vague mousseux-- dont le goût a du mal à se faire une place au coeur des vapeurs de vodka, farouchement installées dans la place. Non loin de nous, quelques Russes travaillent à la lisière de la forêt. Le groupe de touristes s'agglutine devant l'obélisque. Michel se pose, comme beaucoup, "un pied de chaque côté" : on ne peut pas aussi facilement le faire pour la limite Europe-Amérique ! Je prends ma photo-souvenir, et on repart.

Photo : à droite, Michel devant l'obélisque. Source : Seb.

Il fait gris, il pleuvine, et je n'ai rien mangé ce matin. Vivement une bonne petite vodka : il faut soigner le mal par le mal, dit une voix derrière moi. Non, je vous rassure, je ne suis pas alcoolique. C'est juste que cette fois, on est vraiment allé fort sur la dose ;-)

Et puis, il me fallait bien une transition pour vous annoncer l'étape suivante de notre périple : une visite chez une adorable petite vieille, dans un village.

Vous reprendrez bien un peu de caviar avec votre vodka ?

J'avoue que je n'ai aucun souvenir de son nom; je n'ai par contre pas du tout oublié son accueil chaleureux, son samovar lustré dans la cuisine, la photo de son fils dans le buffet, ou les toilettes à l'extérieur, à côté du jardin. Ce dernier est d'ailleurs tenu impeccablement, avec tout ce qu'il faut pour manger de bonnes choses, mais aussi de superbes fleurs. Les Russes aiment visiblement beaucoup les fleurs (je ne vous ai pas parlé d'une boutique de fleurs, ouverte 24h/24, à Moscou, mais je l'ai vue et je ne crois pas que ça existe dans d'autres pays).

Photos : à gauche, la maison de la Russe qui nous accueille. Source : Olivier. A droite : le jardin de cette même maison. Source : Seb.

Bref, cette dame nous reçoit comme des amis. Elle a préparé pour nous un échantillon de spécialités locales, lequel échantillon tient difficilement sur la grand table du salon. Vodka, caviar, oeufs, légumes, petits pains arrosés, tomates, le tout accompagné de persil, aneth, jambon, tranches de viande, pommes de terre au beurre, mais aussi de confiture de myrtilles, crème, ainsi que des rondelles et bâtonnets de concombre, des cornichons Russes (vous savez, ces gros cornichons qui ressemble à ceux qui sont dans les hamburgers de Mc Do). Bref, l'opulence totale ! Et l'important, c'est que tout ça est excellent. On a du mal à croire que la quasi-totalité de ces produits vient du jardin et des proches environs.

Photo : la table dressée à notre attention, après le début des hostilités. Non, on ne s'est pas goinfré, on a juste profité de façon "rabelaisienne" de ce qui nous était proposé. Encerclés : la photo du fiston, la vodka (Putinka), et du caviar rouge (oeufs de saumon). Tiens, je l'avais oublié dans ma descrption. Source : Seb.

Une fois notre gueuleton terminé, direction le monastère.

Au monastère de Mickey

Pour aller au monastère de Mickey, on repasse par Iekaterinburg. Arrêt le long de la fameuse perspective Lénine, au niveau d'un marché. On se gare face à une statue... Devinez de qui ;-) Je croyais qu'on les avait toutes déboulonnées, et bien non. Il est toujours là, face à l'étoile qui domine un très bel exemple de construction officielle soviétique (un hôtel de ville peut-être).

Photos : à gauche, Lénine devant sa perspective. A droite : la dite perspective, et l'entrée du marché surplombée d'un écran géant, inattendu dans ces contrées reculées. J'ai beau en voir partout depuis que je suis en Russie, je ne m'y suis pas encore fait.

Nous partons ensuite en direction du monastère que j'ai rebaptisé "de Mickey". Je m'explique. Ma conception d'un monastère, ce sont des moines qui prient dans une enceinte réservée à cet effet. A l'opposé, bien que la religion Orthodoxe ait tendance à pousser à l'extrême la débauche de décors dorés, j'ai du mal à trouver intéressant la visite d'un monastère dont la construction a commencé il y a quelques mois à peine, et donc non terminé, qui est entouré d'une palissade sur laquelle on voit des caméras de surveillance --et longée par un chemin de ronde-- dans lequel les seuls moines que je vois ont moins de 30 ans et sont exclusivement affairés à tenir des stands pour touristes. Tout beau, tout en rondins, tout brillant et bien mignon. Une vraie pompe à touristes.

J'ai beau être ledit touriste, je n'aime pas me rendre compte à ce point qu'on n'attend de moi que mon fric. Laissez nous rêver un peu, quoi !

Du coup, je profite de la visite pour m'éclipser au plus vite pour aller faire des photos de belles Lada en pleine vitesse (si si, je vous assure regardez c'est la photo du haut de la page) dans la forêt. Des bouleaux, cette fois. On dirait que ça va enfin changer !

Ah si, au sujet du monastère, j'ai oublié de vous dire qu'il paraît qu'on y trouve la tombe des Romanov. Ou leur corps. Ou quelquechose qui s'y rapporte... Mais puisque personne ne sait officiellement ou officieusement ce qu'ils sont devenus après leur assassinat, j'ai du mal à croire que --quel hasard-- c'est justement dans ce monastère vieux de moins d'un lustre qu'ils reposent. Depuis plus de 70 ans...

Et puis, c'est une belle forêt, avec de gentils moustiques de combat (dressés pour attaquer à vue, sans sommation). Les seuls qu'on verra de tout le voyage, mais ceux-là, je vous les conseille pas. Ils mordent !

Photo : à droite : dans la forêt de bouleaux. Source : Seb.

A suivre : Iekaterinburg - Irkoutsk

Voir d'autres photos de l'Oural et de Iekaterinburg dans l'album complet du Transsibérien

Retour au sommaire

Transsibérien : Moscou-Pékin en train, un voyage inoubliable © 2005-2017 Olivier Bourgeois - Contactez-moi | Retour au sommaire | Album photos complet du Transsibérien | Mes voyages Sans-avion.net | C'est original et insolite cette façon de voyager !